Quand je voyage à l’étranger, je vais vendre la France. C’est aussi cela le rôle du politique “… En s’exprimant ainsi à la télévision, Jacques Chirac traduisait l’obligation pour nos compatriotes de concourir au succès de notre guerre économique.

” La France en guerre économique : quelle riposte, quelles armes, quels acteurs “… tel était le programme proposé le 26 février 1997 à l’Assemblée nationale, par les Chambres de Commerce et d’Industrie.

Justement inquiètes de l’exacerbation de la concurrence entre les États qu’entraîne la mondialisation de l’économie, nos Chambres de Commerce et d’Industrie entendent faire de ” l’Intelligence Économique ” une question primordiale à laquelle doit réfléchir et répondre la représentation nationale.

Devant le dynamisme de certaines nations et notamment les États-Unis, elles observent que ” l’administration américaine fait porter ses efforts pour assurer une position dominante à ses industriels nationaux et s’assurer ainsi des zones réservées et un contrôle quasi-exclusif de ses technologies-clefs “.

Loin de redouter l’Europe, la prospérité future définie par l’administration américaine doit assurer à son économie et jusqu’à l’horizon 2010, une priorité mondiale, y compris sur les marchés européens.

Et tandis que les U.S.A. se dotent de tout un arsenal de moyens pour assurer leur action économique à l’extérieur – depuis l’engagement personnel de Clinton jusqu’aux organismes spécialisés coopérants avec la C.I.A. – l’espionnage économique est durement réprimé aux U.S.A.

Les discussions au cours du Forum entre parlementaires et représentants de grandes entreprises (Dassault-Aviation, Total, Matra-Hachette, etc…) ont mis l’accent sur la dispersion des efforts des entreprises, l’insuffisance des appuis de l’administration française lorsqu’il s’agit d’imposer leur savoir-faire à l’extérieur.

Il existe pourtant à l’intérieur de l’entreprise une véritable conscience des devoirs de solidarité et ” d’intelligence “. Parfois même entre certaines entreprises. Mais il ne suffit pas de produire ce qu’il y a de meilleur pour décrocher des marchés… encore faut-il qu’à ” l’intelligence économique ” réponde une ” intelligence politique ” apte à soutenir à l’étranger la ” Maison France “.

Tirant la conclusion des débats, les Chambres de Commerce et d’Industrie, s’expriment ainsi : ” L’intelligence économique est une méthode d’observation et de surveillance des environnements économiques, technologiques et techniques en vue d’une stratégie “. ” Le volet interne de cette stratégie a pour objectif de protéger notre patrimoine technique et industriel tandis que le volet externe tend à promouvoir la Maison France sur les marchés étrangers “.

Ce qui inspira à un participant au forum cette réflexion : ” En fait l’intelligence économique est l’éclairage du champ de bataille “.

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