LA LIBÉRATION DE LA FRANCE ET LA DÉFAITE ALLEMANDE DE 1944
Nous publions ci-après des extraits d’une étude réalisée par des historiens allemands en collaboration avec des officiers supérieurs de la Wehrmacht et en utilisant les ressources inédites des archives allemandes.
Ce document dresse un tableau sévère et objectif des conditions dans lesquelles l’Allemagne dut affronter les débarquements à l’Ouest et les problèmes posés par la Résistance française.
Le lecteur sera surpris de constater le prix qu’attachait le ” visionnaire ” Hitler, dès 1942, au maintien de l’occupation allemande en France.
Aux considérations militaires, le Führer ajoutait la contribution primordiale de l’Ouest à l’économie allemande. Notre pays constituait pour le IIIe Reich, de 1941 à 1944 la plus importante source de matières premières, de machines, de produits finis ou semi-finis, d’argent et de main-d’oeuvre.
Les prestations financières réclamées à la France, représentaient 10 % du financement de la guerre allemande… Tels étaient les méfaits de la politique de collaboration.
Dès lors, on reste confondu devant les aveux de faiblesses de la Wehrmacht à la veille d’événements parfaitement perçus et prévus par les autorités allemandes.
L’étude ci-après, non encore publiée en France, du moins à notre connaissance, constitue certes un réquisitoire sans appel contre les insuffisances d’un régime de ” bluff “, mais aussi un document historique dont la principale valeur vient de ses rédacteurs allemands.
Paul PAILLOLE : Les historiens allemands se penchent sur leur passé.
LA STRATÉGIE DÉFENSIVE DE L’ALLEMAGNE A L’OUEST
Ses faiblesses – La Résistance française
” Si l’ennemi parvenait à débarquer sur les côtes de l’Europe occidentale occupée, et à créer ainsi un second front, la guerre serait perdue “: telle était la conviction de Hitler. Depuis 1942, les Allemands se préparaient à faire face à ce débarquement, qui leur semblait inévitable ; ils s’y préparaient dans toute la mesure permise par les fluctuations de leurs forces, en personnels et en matériels, et par les déficiences qui caractérisaient le régime national-socialiste en matière de délimitation des responsabilités. Le résultat de tous les efforts de défense fut et resta finalement insuffisant ; même du côté allemand, on ne se faisait guère d’illusion à ce sujet.
Les faiblesses du Commandement allemand
Un premier point faible consistait dans la structure même du commandement. Il n’existait pas de commandement supérieur unifié, ayant autorité sur les trois armes constituant la Wehrmacht. Le Commandant en Chef ” Ouest “, le Maréchal von Rundstedt, avait sous ses ordres le groupe d’armées B (Maréchal Rommel), dont les 7e et 15e armées étaient stationnées en France dans la zone nord, tandis que le Commandant militaire aux Pays-Bas avait sous ses ordres le groupe d’armées G (Général Blaskowitz), dont les 1ere et 19e armées se trouvaient dans l’ouest et le sud de la France. Il faut ajouter à cela le groupe blindé ” Ouest ” (Général Geyr von Schweppenburg) dont les forces mobiles, en tant que réserves de l’OKW, échappaient dans une large mesure à l’autorité de Rundstedt.
C’est aussi sous certaines conditions seulement que l’autorité du Commandant en Chef s’exerçait sur les unités de Waffen-SS, sur les troupes de sécurité des Commandants militaires territoriaux (France et Belgique-France du Nord), sur les divisions du Commandant de l’Armée de réserve, et enfin sur les unités de la Luftwaffe destinées au combat terrestre (divisions de campagne de la Luftwaffe et divisions parachutistes).
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